
1re lecture : Isaïe 45, 1-6
Psaume 95
2e lecture : 1re lettre aux Thessaloniciens 1, 1-5
Évangile : Matthieu 22, 15-21
Le Christ et le denier de César (P.P. Rubens v. 1614 - musée de San Francisco)
1. Dimanche de prière mondiale pour les missions :
- sur nos deux paroisses, 7 jeunes se préparent au baptême, et ils viennent des périphéries, ces lieux où le pape nous demande de ne pas avoir peur d’y annoncer l’évangile
- Père Marcel Denis : son attitude dont saint Paul nous donne en quelque sorte la recette : une foi active, une charité qui se donne de la peine, une espérance qui tienne bon.
2. Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu
Rendez à César ce qui est à César : c’est-à-dire au pouvoir en place, à ceux qui ont été élus qui œuvrent pour le bien commun de la cité et du pays.
Bien sûr, dans un premier temps, dans ce pays de « râleurs » invétérés, on pourrait se plaindre, car nos gouvernants ne sont jamais comme on voudrait. Cependant, heureux sommes-nous d’avoir des gouvernements qui « tiennent la route », bien sûr tout n’est pas rose, mais si nous nous comparons à tant d’autres
pays… Et les impôts que nous payons sont l’actualisation évangélique sous forme du partage de ce « rendre à César ce qui est du domaine de César », c’est-à-dire des pouvoirs publics, que nous
demande Jésus. Cela est nécessaire et non facultatif
Et à Dieu ce qui est à Dieu.
Parfois on a tendance à oublier, ou à être pour le moins peu scrupuleux pour donner à César ce qui est à César. Qu’en est-il alors pour donner à Dieu ce qui est à Dieu ?
Ce qui est à Dieu, c’est, en l’homme même, l’inaltérable dignité de l’homme. Ce qui ne peut être abîmé en lui, car tout homme est créé à l’image de Dieu. Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, redonnez-lui ce qu’il a donné, et ce qu’il a donné à l’homme, c’est d’habiter en lui, de faire de lui son image et sa demeure. Ce qu’il lui a donné encore, on le sait par Jésus, le don de Dieu aux hommes : l’amour, la bienveillance, la confiance, le salut. Comment le « redonner » à Dieu cette confiance, cet amour qu’il nous a donné ?
Par le baptême, nous nous en rappelons, il a fait de nous des prêtres, des prophètes et des rois, ni plus ni moins…
3. Or aujourd’hui plus qu’hier peut-être, nous sommes considérablement marqués par tout ce qui abîme l’être humain :
- des femmes sont souillées, abîmées, détruites par des comportements inqualifiables d’hommes qui les ont salies parfois à jamais
- des enfants ont perdu leur innocence
- des êtres humains sont brisés par l’esclavage, la torture, le mépris.
En agissant ainsi, ce n’est pas seulement des êtres humains qu’on touche et salit, mais c’est Dieu lui-même qui est sali, et son Église, et chacun de nous. Comment rendre alors à Dieu une dignité qu’il a donnée et qui a été ainsi bafouée ?
Mais nous, nous voulons rendre à Dieu ce qui est à Dieu par la reconnaissance de ce qu’il nous a donné, en sachant embellir encore ce monde qu’il a donné, ce monde dans lequel il nous a faits
jardinier, et en donnant finalement à César, par l’intermédiaire des élus que nous avons choisis, les moyens de conduire cette étape du respect dû non seulement aux hommes, mais aussi à la
création et au Seigneur lui-même.
4. Chaque dimanche, en venant à la messe, nous venons rendre compte au Seigneur de ce que nous avons vécu dans la semaine ; car beaucoup de ce que nous avons vécu « est à lui » : des moments de
joie et de peine, des moments de communion avec les autres, et des moments où celle-ci a été difficile à vivre. Quand le prêtre élève le pain, puis le vin à l’offertoire, c’est tout cela que nous
lui « rendons » pour vivre une belle communion avec lui. Amen.
P. Loïc GICQUEL des TOUCHES