
1re lecture : 2e livre de Samuel 5, 1-3
Psaume 121
2e lecture : Colossiens 1, 12-20
Évangile : Luc 23, 35-43
Clôture de l’année de la Miséricorde (Perseigne)
1. Le Christ = Seigneur de l’Univers (Pantocrator)
Il est le Seigneur des hommes, mais il règne aussi sur la création, d’où le nécessaire respect que nous devons avoir sur la création. Abîmer la création = abîmer Dieu ; il a mis tout de lui-même dans la création, sa beauté brute, sa majesté, sa force parfois terrifiante.
2. Il règne, mais pas à la façon des hommes : Ma royauté n'est pas de ce monde (Jean 18), proclamait Jésus devant Pilate. Il règne déjà dans les cœurs, mais sa royauté sera visible à tous à la fin du monde.
3. Sa puissance n’est vraiment pas comparable à un roi d’aujourd’hui. Et puisque c’est la clôture de l’année de la miséricorde, il faut en parler ! Une puissance incroyable de miséricorde, d’amour, de pardon, voilà en quoi consiste la royauté de celui que nous vénérons ce soir. La miséricorde divine, voilà ce qui est proprement divin, voilà en quoi il manifeste qu’il est puissant, royal, divin, car cela, personne ne pourra l’égaler. Une oraison du missel dit : Dieu qui donnes la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends pitié… Le saint Père ajoute : La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Dieu révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon.
4. En reprenant la Parole de ce dimanche :
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c’est la royauté d’un pasteur, comme le roi David dans la 1ère lecture : Toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à
Hébron et lui dirent : c’est bien le Seigneur qui t’a dit : Tu seras le pasteur d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël. Le pasteur, nous le savons par expérience, tout
autant que par l’Évangile, c’est quelqu’un qui est vraiment au service de son troupeau.
Un Dieu pasteur, non dominateur ; rassembleur et non diviseur. - la deuxième lecture nous livre une deuxième réponse : Il réconcilie : il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix (Colossiens). Il réconcilie d’abord l’homme avec lui. Notre conscience est souvent accablante ; poussés par une société qui exige beaucoup de soi et des autres, souvent nous nous rabaissons nous-mêmes, car c’est impossible d’être le meilleur partout !
Qu’il est doux et agréable de rencontrer quelqu’un qui pose sur nous non un regard accusateur, mais un regard fait de tendresse et d’accueil, comme le Seigneur l’a fait pour Zachée, pour la Samaritaine, pour la femme adultère ! Jésus le roi réconcilie l’homme avec lui en le relevant, il le fait advenir au meilleur de lui, en sachant lui rendre toute sa beauté cachée qu’il a au fond de lui-même, même si c’est parfois enfoui derrière une vase profonde. Cette réconciliation, cette paix, il les a obtenues non par une décision sacrée prononcée de toute sa Hauteur, mais par le sang de sa croix, - voilà le Roi que nous honorons ce soir.
5. L’Évangile de ce jour enfin nous livre la vérité sur la royauté de Jésus : il a pris la dernière place, celle des malfaiteurs et des bandits. Sa cour n’est pas faite des hauts dignitaires et des notables qui avancent sur l’échelle sociale grâce aux points qu’ils ont patiemment gagnés, mais elle est de ces soldats et de ce larron qui l’insultent copieusement. Et, sur la croix, qui va devenir peu à peu dans la foi des chrétiens le trône de sa puissance, l’instrument qui affirme sa supériorité et sa royauté, il accomplit souverainement le premier acte d’anoblissement pourrait-on dire de sa royauté toute neuve en déclarant au bon larron : aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis.
Conclusion : aujourd’hui, où nous fermons les portes de l’année sainte, quelles sont celles que nous ouvrons dans notre cœur (et que nous
laissons ouvertes) ?