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04 avril 2015

Veillée pascale - année B

1re lecture : Genèse 1,1 - 2,2
Psaume 103
3e lecture : Exode 14, 15 - 15,1
Cantique : Exode 15
7e lecture : Ezékiel 36, 16-28
Psaume 41-42
Epître : Romains, 6, 3b-11
Evangile : Marc 16, 1-7

1. Chers amis, qu’est-ce que nous exprimons à la veillée pascale ? Ni plus ni moins ceci : que la mort aurait pu retenir en son pouvoir Jésus et qu’elle ne l’a pas fait. Que la nuit aurait pu étendre son manteau fatal sur le monde définitivement, et que les ténèbres ont laissé place à la lumière. Les psaumes sont très évocateurs pour exprimer cela, en faisant s’adresser Jésus à son Père : « Tu m’as fait sortir du tombeau, tu m’as relevé » ; et un autre encore repris pendant tout le temps pascal : Même les ténèbres ne sont pas ténèbres pour toi et la nuit comme le jour devient lumière (139). La veillée pascale, par sa procession, par ses chants, sa jubilation, est alors d’abord participation de l’assemblée à l’action de grâces du Christ qui se tourne vers son Père pour l’avoir tiré du péril mortel dans lequel la folie des hommes l’avait plongé. Ce que nous célébrons, c’est cette victoire inespérée et éclatante à la fois du Christ ; inespérée, parce que devant ses disciples, devant sa mère, devant les soldats et ceux qui se moquaient de lui, il était bel et bien mort, plongeant ainsi ses amis dans le doute et le désespoir ; et éclatante à la fois parce que finalement, en lui, rien ne pouvait donner prise au travail de la mort. Il est ressuscité et il demeure pour toujours entre les mains de son Père.

 

2. Cette résurrection de Jésus est essentielle parce qu’elle a des conséquences pour nous, que nous n’arrêtons pas de commenter tout au long de l’année. La résurrection de Jésus « tête du corps » veut dire aussi « résurrection » pour le corps, c’est-à-dire l’église que nous sommes, comme corps qui suit la tête, comme corps indissolublement attaché à la tête. Comme le dit Saint Paul en plusieurs passages de ses lettres, et en particulier celle que nous avons lue tout à l’heure, « nous sommes morts avec lui, et avec lui nous ressuscitons ». Cela ne vaut pas seulement pour le fait que nous croyons à la résurrection des morts, à la vie en Dieu après la mort. Cela vaut aussi pour cette vie-là, celle de tous les jours, de demain et après-demain. Le chrétien qui ressuscite avec Jésus en la nuit de Pâques, et, d’une façon toute particulière le jour de son baptême, est celui qui croit fondamentalement, irrésistiblement, que depuis la résurrection, grâce à la résurrection, il est lui aussi appelé à la vie, à donner la vie ; à bloquer en lui toute pulsion contraire de mort parfois si puissante. De la nuit vers la lumière : toute notre veillée pascale l’exprime ; du manque de confiance en soi vers la confiance en Dieu. De la tristesse vers la joie ; de la rancœur vers le pardon ;de la violence intérieure vers la paix ; il faut croire que la résurrection du Christ a permis que tout cela soit possible, définitivement. Et c’est en lui, en Jésus, que nous pouvons le vivre. Il a accompli le voyage jusqu’aux profondeurs extrêmes de la mort, là où l’homme était enfermé, et il en est remonté en apportant la lumière ; et ce soir il dit à chacun d’entre nous : «Je suis ressuscité et maintenant je suis pour toujours avec toi ; ma main te soutient. Si tu tombes, tu tomberas dans mes mains. Je suis présent jusqu’aux portes de la mort. Je change pour toi les ténèbres en lumière... »

 

3. Là réside la force de notre baptême, que nous allons rappeler tout à l’heure par le rite de l’eau, en baptisant Edwige et les 7 jeunes qui s’y préparent au milieu de nous depuis de longs mois. Bien sûr, par le baptême, je suis lavé, purifié, et le rite de l’eau versée sur la tête l’exprime bien ; bien sûr, j’entre dans la communauté des chrétiens en devenant enfant de Dieu ; mais, bien plus, par le baptême, en reconnaissant en moi tout ce qui doit mourir, et en le noyant dans les eaux du baptême, je peux vivre alors de la vie même de Jésus qui m’appelle à grandir et à donner du fruit comme lors du printemps après l’hiver ; qui m’appelle à laisser entrer en moi la lumière comme l’aube vient après la nuit. Le vendredi saint nous enseigne que tout cela ne peut venir qu’après des combats intérieurs et des renoncements qui ne sont pas toujours faciles. Pas de semis de la Parole de Dieu avant que la terre de notre cœur, de notre personne ne soit profondément labourée. Nous qui avons été pour l’immense majorité baptisés tout petits, nous avons peine sans doute à imaginer ce que représente ce baptême pour nos catéchumènes ; nous leur sommes très unis par l’amitié et la prière, et nous aurons joie à le leur dire à la fin de la messe.

 

4. Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ?, se demandaient les femmes en allant au tombeau. Quelles sont ces pierres qui nous empêchent d’aller constater que Jésus est vivant, ressuscité ? Par sa résurrection, Jésus a détruit les portes des prisons qui nous enferment ; il a fait éclater les verrous qui risquent de nous emprisonner : ce sont ceux du ressentiment, de la rancune, de la difficulté à pardonner, d’une mauvaise fréquentation. Il nous rend libres. Nous le prions : « Seigneur, sois avec moi dans mes nuits obscures et conduis-moi au-dehors comme tu as conduit Lazare hors de son tombeau ! Aide-nous à descendre avec toi dans la nuit de ceux qui sont dans l’attente, qui crient vers toi ! Aide-nous à les conduire à ta lumière ! Aide-nous à parvenir au «oui» de l’amour, qui nous fait descendre avec toi dans le baptême, et nous fait remonter avec toi dans ta résurrection ! » (cf. Benoît 16, homélie pascale).

 

AMEN !

 

P. Loïc GICQUEL des TOUCHES

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Homélie du 4 avril 2015
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